En France pour la 19ème s’est tenu lieu le Grand Prix de Paris en Sambo sportif et Sambo combat. Le correspondant de «Arguments de la semaine» a contacté le vice-président du Comité Français de Sambo, Guillaume Alberti, pour savoir comment se sont déroulées les compétitions. Il l’a également interrogé sur l’évolution du Sambo dans le pays.
— Guillaume, quelles sont tes impressions sur le dernier tournoi?
— C’est le tournoi de Sambo le plus brillant du pays. Cette année, 133 samboïstes de 32 clubs et 12 pays ont participé aux compétitions. C’est le meilleur indicateur pour toute la compétition. Pour les samboïstes français c’est une excellente occasion de rencontrer sur le tapis des athlètes exceptionnels venant d’autres pays.
L’organisation de tournois n’est pas un processus facile. Nous diffusons de la publicité, envoyons des invitations aux fédérations étrangères. Je pense que les gens sont attirés non seulement par le prestige des compétitions elles-mêmes, mais aussi par la possibilité de visiter la France, de voir les curiosités touristiques. Chaque année, de plus en plus de participants viennent et cela nous fait plaisir. La FIAS a joué un rôle important en attribuant la catégorie «B» au tournoi. Les gagnants reçoivent des points leur permettant de participer à d’autres compétitions prestigieuses, comme par exemple les Jeux Européens. Il est possible qu’à l’avenir le Grand Prix de Paris de Sambo se voit attribuer la catégorie «A».
— Quels pays sont devenus favoris cette année?
— Nous avons été surpris par l’équipe du Turkménistan. En Sambo sportif et en Sambo combat, ils ont amené une grande équipe et ont fait une brillante performance. Bien sûr, les samboïstes russes ont traditionnellement réalisé de beaux combats. Je noterai le samboïste kazakhe Beyimbet Kanjanov, qui a remporté le tournoi pour la deuxième année consécutive.
L’équipe française pourrait obtenir plus de médailles. Cela est évidemment lié à la fatigue. Les gars ont eu une très petite pause après le Championnat d’Europe, ils n’ont pas eu le temps de récupérer. Mais nous ne désespérons pas, nous espérons de meilleurs résultats l’année prochaine. Nous avons fait beaucoup de progrès dans l’équipe féminine. Cela est peut-être dû au succès de Laura Fournier sur la scène internationale. Elle motive d’autres filles par son exemple!
— Les compétitions de Sambo ont-elles souvent lieu en France?
Environ 4 000 personnes sont licenciés en Sambo et environ 160 clubs fonctionnent dans le pays. Notre fédération est reconnue par le Ministère Français des Sports et par le Comité Olympique. Le Grand Prix de Paris est le plus grand tournoi du pays, mais nous organisons également de petites compétitions dans les régions: deux tournois dans le nord, un au sud. Chaque région organise ensuite un championnat de qualification pour déterminer qui participera à un tournoi national.
"Guillaume, comment ta passion pour l’autodéfense sans armes a-t-elle commencé?
— J’ai découvert le Sambo à l’âge de 19 ans. J’ai vu comment les samboïstes russes s’entraînaient et je ne suis laissé emporter. Après un certain temps, je suis allé en Russie, où j’ai d’abord pratiqué et appris les principes de ce sport. Je suis devenu champion de France de Sambo 10 ans de suite, j’ai remporté de nombreuses médailles internationales, j’étais le meilleur samboïste du pays et j’ai entraîné des jeunes gars. En 2006, j’ai été élu membre du Comité Français de Sambo et je suis devenu entraîneur de l’équipe nationale. J’aime la légitime défense sans armes avec sa variété, ses différentes techniques. Les jeunes sont attirés par la diversité de ce sport qui leur donne l’occasion de s’essayer au Sambo combat et au Sambo sportif.
— Les Jeux olympiques d’été 2024 auront lieu à Paris. Pensez-vous qu’il sera possible de voir le Sambo parmi les compétitions?
— Je pense que toute la famille Sambo compte là-dessus, c’est notre rêve. Nous y travaillons. Laure Fournier, ambassadrice de notre sport, assiste régulièrement à diverses réunions et mène des négociations sur la reconnaissance de l’autodéfense sans armes. Nous discutons des conditions à remplir pour voir notre sport aux Jeux Olympiques de Paris. La reconnaissance temporaire du CIO nous donne définitivement de l’espoir: nous sommes devenus une partie de la famille olympique.